15 ans de rénovation chez Rénovation Deschênes

Nous fêtons cette année les 15 ans de Rénovation Deschênes et c’est un anniversaire qui m’a amené à faire une réflexion sur ce que l’entreprise est devenue au fil des ans. Ça m’a amené à constater que j’ai l’habitude de vous présenter ici des projets achevés, bien peaufinés, qui montrent toute notre expertise et tout notre savoir-faire… mais qui dévoilent rarement l’envers du décor. Pour moi, l’envers du décor, c’est l’équipe et c’est notre attitude au quotidien. Ce n’est pas seulement ce que nous sommes capables de faire, c’est aussi ce que nous avons choisi d’être.

Dans ce numéro, j’ai donc choisi de vous présenter un projet qui n’est pas encore terminé, un projet de longue haleine dans lequel on s’investit depuis déjà six mois. Je vous amènerai en coulisse, je vous ferai voir la « gang », pour ne pas seulement vous faire voir ce qu’on fait, mais aussi, ce qu’on est. On se retrouve dans une belle maison construite en 1936. Pour la petite histoire, il s’agit de l’ancienne demeure de l’homme politique et journaliste Yves Michaud. Une maison en pierre, aux abords de l’Oratoire Saint-Joseph, coiffée d’un superbe toit mansardé. Elle est aujourd’hui la résidence principale d’un jeune couple doté d’un fort sens esthétique et de solides valeurs environnementales. Leur maison, ils la souhaitent la plus saine et la plus belle possible. Ce sera leur maison de rêve, aucune contrainte ne viendra freiner nos ardeurs. Le rêve deviendra réalité.
C’est ainsi que nous avons entrepris un travail colossal, puisque les revêtements muraux de cette maison était entièrement contaminés à l’amiante. Nous avons commencé par une décontamination totale, ce qui impliquait un déshabillage complet. Souvent, lorsque l’on parle de déshabiller entièrement une maison, on présume qu’on va ensuite la vêtir d’habits plus modernes. Personne n’est assez fou pour reconstruire à l’identique et dans ses moindres détails une maison contaminée. En fait, presque personne… puisque c’est ce que nous avons fait. Puisque les propriétaires souhaitaient conserver les éléments
d’origine, suite à la décontamination, nous avons procédé à une reconstitution d’époque, en suivant les normes d’aujourd’hui. Un vrai tour de force au niveau design, la totale, quoi!
Étant donné qu’il fallait mettre la structure à nu, nous en avons profité pour régler le cas de l’isolation puisque dans les faits, il n’y en avait pas. De beaux défis se présentaient sur ce plan. Étant donné que nos clients ne souhaitaient aucun produit toxique dans la maison, nous avons choisi la laine de chanvre et la fibre de bois pour isoler toits et entre toits et pour ce qui est du mur de masse, nous y avons simplement ajouté un pare-air, pour que l’on puisse encore profiter de l’inertie de la pierre sur le plan de chauffage. Toute la chaleur émise par les radiateurs à l’eau chaude (que nous avons restaurés) ne se gaspillait donc plus dans une maison à indice de masse thermique élevé et grâce à la laine de chanvre, nous avons réussi à n’utiliser ni uréthane, ni aucun produit contenant des COV. D’ailleurs, nous sommes fiers d’avoir utilisé des produits de chanvre provenant de l’entreprise québécoise MEM dirigée par Sébastien Bélec.

À cause de l’amiante, nous avions dû nous débarrasser de toutes les moulures de plâtres, inévitablement contaminées. Pour respecter la demande de nos clients, les moulures ont donc été entièrement reproduites, par Stuc Nola, un sous-traitant spécialiste en la matière, qui a confectionné des moules qui nous permettaient de les refaire en respectant la mouluration d’époque. Voulant évidemment conserver les anciennes portes, nous les avons décapées et huilées avec des huiles Livos sans COV. Les planchers de bois franc, érable au rez-de-chaussée et chêne à l’étage, ont reçu le même traitement, ainsi que le majestueux escalier principal, en chêne lui aussi. L’un des objectifs du projet de rénovation était de rendre le grenier facile à utiliser. Il a d’abord fallu solidifier les poutrelles de la toiture et nous avons ensuite isolé le plancher de cet espace, avec des panneaux de fibre de bois et de la laine de chanvre. Nous y avons aménagé un petit escalier à l’ancienne, bien à pic, pour donner accès à cet espace qui servira de rangement.

Des quatre salles de bain de la maison, celle qui se situe au sous-sol se distingue des trois autres dans le style, avec sa robinetterie et sa quincaillerie noires, son lavabo sur pied et ses tuiles de style « métro », à l’européenne, qui lui confèrent un caractère très classique. Dans les autres salles de bain, le style s’affirme avec un look plus actualisé, et ses ses tuiles de céramique de marbre grand format (4 pieds par 7 pieds) ainsi qu’une robinetterie en laiton brossé.
Pour les chambres à coucher, le style privilégié est un peu différent et s’inspire plutôt de l’art déco, on le voit dans les moulures Ogee. Quant à elles, les moulures des aires communes sont de formes plus travaillées, avec des pignons et des vallons, un style plus français. Au sol, aux fenêtres et portes, plutôt que des moulures de MDF qui contienne des COV, nous avons privilégié des moulures en pin, peintes avec des peintures sans COV, évidemment. Dans la cuisine on retrouve un îlot central, avec au sol des tuiles de béton estampé de 8 pouces par pouces et des armoires de latex laqué sans COV.
Sur le plan des matériaux, il est vrai que les contraintes écologiques nous ont forcées à faire des recherches un peu plus poussées, mais ce n’était pas un problème, nous étions heureux de le faire et nous en avons profité pour apprendre bien des choses. Par exemple, les clients souhaitaient des planchers chauffants à l’eau chaude, et non à l’électricité, pour éviter un taux de radiation réputé être nocif pour la santé. Par chance nous avons pu le faire partout, même au sous-sol, grâce à une technique de construction typique des années 30, soit une chape de béton d’une épaisseur de 5 pouces qui avait été coulé pour supporter la mosaïque du sol dans les salles de bain. Grâce à cela nous avons pu récupérer cet espace pour la tubulure des planchers chauffants.

Dans ce projet, comme dans plusieurs, nos clients ont fait équipe avec notre designer, Marie-Ève Brossard. Ensemble, ils ont su créer un design où l’ancien et le nouveau se répondent en harmonie. Et ce n’est pas fini! Ce projet se poursuit encore cet été, avec la construction d’un impressionnant solarium (avec des planchers chauffants là encore) que nous vous montrerons dans le prochain numéro.

Ça me fait vraiment plaisir de vous avoir présenté ce projet en cours, de vous avoir présenté l’envers du décor. C’est un autre de ces chantiers qui nous tient à cœur et il est vrai qu’un projet qui prend plus six mois à se réaliser garde une place toute spéciale dans nos souvenirs. Pendant des mois, on peut presque dire qu’on habite la maison et qu’elle nous habite tout autant. À la toute fin, quand vient le temps de terminer et de partir, on sent qu’on y a laissé une petite part de nous, comme si on faisait un peu partie de la maison, pour toujours.

Pour conclure, je ne pourrais pas parler de nos quinze ans et passer sous silence l’apport inestimable d’un grand nombre de gens. Rénovation Deschênes porte peut-être mon nom, mais ça a toujours été soutenu par une équipe. C’est pourquoi je prends le temps de souligner les efforts et la dévotion constante de tous les intervenants de nos projets. Ces hommes et femmes qui ont des familles, des vies, des week-ends occupés et qui ont choisi de s’épanouir avec nous à travers ces projets. Une rénovation réussie nécessite une bonne dose d’implication physique et mentale de tous les acteurs, chacun y investit avec patience et amour ses talents dans le projet qui devient alors notre but commun. Qu’ils soient menuisiers, carreleurs, électriciens, plombiers, tireurs de joints, livreurs, designers, adjoints administratifs, manœuvres, c’est leur réussite à tous. Merci à tous ceux qui ont décidé d’adhérer à nos valeurs de travail d’équipe. Merci à Marie-Ève, Maude, Réjean, Anton, Misho, aux trois Stéphane, à Jonathan, Manu, Georges, Louis, Marco, Guillaume, Jacques, Martin, Getulio, Marc, Alexandre, Claude, Joël, Dominic, Pierre, Cédric, Alex, Carlos, Bob, Daniel, Kevin, Mario, Élise, Patrick, Céline… et tant d’autres qu’il faudrait un bottin pour les nommer. Alors, on repart pour un autre quinze ans?