Sauvegarder l'âme de la maison
Rénover c'est aimer

C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’un haut d’un duplex d’Outremont rempli d’histoires et d’amour. La tâche peut être radicale ou réfléchie. Si tout est abattu, on parlera d’une opération radicale. Par contre si le cachet historique est conservé on parle d’un projet qui nécessite réflexion et implication des propriétaires. 

C’est justement le cas avec le projet que je vous présente ce mois-ci : un projet qui a demandé une bonne dose de courage, une gestion judicieuse du chantier et une solide relation entre les occupants.

 

 

 

État des lieux

Les heureux propriétaires d’un duplex, bientôt centenaire, ont pris la décision de quitter leur vaste appartement du rez-de-chaussée afin d’emménager à l’étage du haut qui venait de se libérer. L’opération devait s’arrimer au travail de qualité qui avait déjà été fait au rez-de-chaussée.

Au départ les clients avaient trois demandes précises :

  • la réisolation thermique des murs extérieurs et de l’entre-toit
  • la résolution d’un problème criant en isolation acoustique  
  • la conservation de nombreux éléments architecturaux donnant le cachet à cette propriété.

À cela, est venu s’ajouter au projet la rénovation complète des salles de bain, la reconfiguration de la cuisine et de la salle à manger, l’aménagement d’un solarium et d’une salle de lavage ainsi que la création d’espaces confortable pour recevoir des amis. 

Conservation et restauration

L’appartement était occupé depuis de nombreuses années par une personne souffrant de syllogomanie, diogène ce mystérieux trouble qui vous empêche de jeter ce dont vous n’avez plus besoin. Initialement, nous avions peine à marcher dans l’espace.

Une fois l’espace libéré, nous avons découvert des murs et plafonds recouverts de lattes et de plâtre en bien mauvais état. Plusieurs murs étaient recouverts de couches successives de papier peint, sur certains murs, la peinture se retirait d’elle-même. Nous avons conclu qu’il serait préférable de retirer une grande partie du revêtement de lattes et de plâtre.Le mobilier existant et le revêtement de sol ont aussi été retirés de l’endroit.

Certaines moulures faites de plâtre et plusieurs portes intérieures – source d’une grande fierté pour ses propriétaires, ont été conservées. Quant aux calorifères à eaux et la rampe de la descente d’escalier d’entrée, ils ont été désinstallés nettoyés, grattés, sablés et repeints avant d’être repositionnés en place à la fin des travaux. Finalement, le manteau de cheminée a été protégé, restauré puis repeint. 

Isolation acoustique

L’immeuble a été construit avec des matériaux plus massifs que de nos jours. Sans aucune considération pour l’insonorisation. Les bruits d’impacts et bruit aériens voyageaient allègrement entre les étages. Dans une situation optimale, le revêtement de plafond au rez-de-chaussée aurait dû être retiré. Cela aurait permis d’installer par exemple : des barres résilientes, des panneaux de Sonopan et deux gypses 5/8 type X. Afin de conserver les moulures d’origine l’option de travailler par le bas a tout de suite été écarté. Grâce au Guide en Acoustique du Bâtiment de l’APCHQ, nous avons pu accompagner nos clients dans le choix de la technique d’isolation idéale. Il nous a été suggéré de relever les planchers d’environ 2 pouces de leur niveau d’origine afin d’ajouter de la matière et des matériaux flottants et résiliant afin de réduite au minimum le transfert des vibrations.

De ce fait, la hauteur des cadres de portes, des calorifères (plomberie), des moulures au plancher ont été revus. Le résultat est optimal. Les bruits aériens sont maintenant imperceptibles entre les deux étages et les bruits d’impacts ne posent plus de problèmes.

La création

Dans l’esprit de conservation du caractère de l’époque de la construction de l’immeuble, les choix de design se sont dirigés naturellement vers des items rappelant les années 30. L’éclairage sélectionné est un rappel des années folles du déco des années 30. Simplification, pureté des lignes, formes cubistes et géométriques sont les caractéristiques des appareils d’éclairages installés. Par exemple, au-dessus de l’îlot de cuisines, les suspensions rappellent la ligne épurée d’un verre se styrofoam renversé. Dans la salle à manger, une suspension très géométrique a été choisie et dans la salle de lavage, un très fin néon T5 aux allures cubiste a été installé. Le choix des carreaux s’est fait dans cette veine. Une mosaïque de marbre pour la salle de bain principale, un agencement très cubiste pour le solarium et le dosseret de la cuisine et une tuile de ciment imprégné pour l’entrée et le haut des marches.

Côté confort, l’idée d’un plancher chauffant s’est d’emblée imposée dans la salle de bain ainsi que l’installation d’un ventilateur ultra silencieux. Le revêtement mural de tout l’espace a été peint d’un blanc légèrement cendré fini velours et les moulures ont été peinte de la même couleur, mais fini lustrés. Le revêtement de sol choisi est un bois franc brut vient illuminer la pièce de par sa couleur blanche et son verni soyeux lustré.

 

Ce qui coûte cher en rénovation

Souvent on me demande ce qui coûte le plus cher en rénovation. En fait, ce qui coûte le plus cher dans une rénovation ce sont les erreurs. C’est la même chose pour tous les projets, petits, moyens et grands. En effet, que ce soit lors d’une restauration d’une demeure ancienne, la réfection d’un sous-sol, le réaménagement d’une cuisine ou d’une salle de bain. Le degré d’implication pour notre équipe est toujours le même.

Nous sommes dédiés 100% à nos clients et pour la réussite du projet. Cette demeure d’Outremont est un bon exemple de réalisation ardue et complexe, nous en sommes très fiers. Avec beaucoup de soins et de minutie, nous avons réussi à préserver l’intégrité architecturale et la valeur patrimoniale de cette magnifique demeure.